En moi, l'Amoureux dort et se prélasse.
Et lors ouvre l'oeil et aiguille mon âme dans les miroirs troubles des fantasmes.
Ici, alangui près d'une belle, lui soufflant délicatement des mots brûlants sur la nuque.
Glissant ses doigts le long de ses reins, puis lui parlant de l'été.
Lui parlant, beaucoup, sans arrêt, d'une même voix apaisée et émerveillée, la contant de légende en mythe, puis le temps d'un soupir la contemplant de près.
Glisser son corps sur le sien, et l'aimer lentement, sans précipitation, ni candeur.
Dans quelques heures, lui apporter des fleurs.
Se saisir de toutes âmes comme d'un possible.
Ici, la tiédeur des seins. Là, l'appui d'une verge.
Se glisser dans les bras d'un homme et se jouer de l'embarras, se faire fluide et tangible, tout à la fois.
Regarder dans les yeux et ne pas dire un mot.
Attendre l'instant, puis oublier qu'il a eu lieu.
Après l'amour, le rendre serein au petit jour.
Il dort en moi cet amoureux qui aimerait embraser le monde, léger, poète, irrévérencieux et élégant.
L'adorable insupportable que l'on déteste aimer et qui le rend avec sourire et nuit parfumée.
De cet homme qui sait quand parler et de quoi se taire, en n'importe quelle compagnie, il connait les secrets intimes de la chair.
Qu'il est savoureux de l'imaginer être capable du meilleur comme du pire.
Ici, là, puis même un peu plus bas.
Ses baisers sont plus que des promesses, chacun est un accomplissement.
Un arrêt dans le tissus du temps, une incohérence délicieuse en mouvement immobile...
Cet homme qui n'a pas peur d'aimer.
Cet homme que je saurai si bien être.
À la lame tranchante, j'ai du me plier.
J'ai fait le choix de la femme sage.
Si fort, que je le suis devenue.
Ah ! Ah ! Messieurs, si vous saviez, comme il est aisé d'aimer.
Il suffit d'un peu de nonchalance et de beaucoup d'excellences.
Aux raisons apprécier la folie de la vie, de l'esprit de ses corps.
D'un rien s'émerveiller, et votre sein, très chère, que toujours saurai voir.
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