Il l’attendait allongé sur le sol légèrement poussiéreux, fixant la charpente en silence. Le temps jouait sur les structures métalliques, et il suivait des yeux les veines épaisses des poutres apparentes. Les ouvertures sans fenêtre donnaient sur l’été, l’odeur d’herbe sèche, et le bruit des insectes excités par la chaleur.
L’heure tournait, quelque part dans une autre dimension, et sa peau semblait sécher, mue de cigale noircie de soleil. Il fredonnait une mélodie entêtante, grisante.
L’orage œuvra à la disparition de la lumière, goulûment, brutalement.
Alors le démembrement commença.
Sa jambe droite s’enfonce lentement dans le sol, jusqu’à mordre sa cuisse sensuellement. Ses bras pénètrent les profondeurs épaisses et pâteuses de l’espace en décomposition. Son buste bascule du dessus vers le dessous, happé en une grosse bouchée. Enfin, lentement, son visage s’embrasse dans le néant.
La pièce est vêtue de noir, assis, il toise ce corps étendu, nu et offert. Il retient son souffle, il connait le désir, il l’apprivoise, le love lentement dans le bas de son ventre, l’appâte, le repousse, lui laisse du leste, et tire sur la longe. Il aime se contraindre jusqu’à l’insupportable.
Finalement, il est sur lui.
Les poutres blanches éclatent de lumière, l’été a repris son galop sourd et étouffant.
Ils sont l’un contre l’autre, enchevêtré dans des fils de puissances, attachés l’un à l’autre, détachés de tout.
Le premier baiser a un goût sanguinaire, il pulse, encore et longtemps. Il éclate, les éclabousse.
De cette salive brillante, un peu de sève espérée.
L’horloge marque minuit au soleil.
Le moment est sur eux.
Un oiseau se pose sur le bord de leur vertige. Et le ciel s’ouvre enfin.
Au loin, les vaisseaux magnifiques étalent leurs voiles dorées.
« Reviens demain »
« Oui »
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